Bonjour Joachim, pour ceux qui ne les connaissent pas, peux-tu nous expliquer les concepts qui t’ont intéressé chez les space invaders ?
Joachim Garraud : Ce n'est pas un concept mais ma mission sur Terre. J'ai été un jour attiré par une lumière blanche en suspension dans mon jardin lorsque j'avais 13 ans. Je me suis approché lentement de cet objet lumineux, j'étais comme hypnotisé par sa beauté.
Je me suis placé juste en dessous de cette boule et j'ai reçu un choc qui m'a fait perdre connaissance. Lorsque je me suis réveillé, quelques heures plus tard, j'étais allongé dans l'herbe avec à côté de moi une boule à facettes et un bac de disques.
Tu es longtemps resté dans l’ombre des plus grands artistes français, aujourd’hui te voilà « enfin » sous la lumière des projecteurs ; pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour montrer tes talents d’artiste à visage découvert ?
J.G : Disons que j'ai enfin réussi à débloquer le projecteur et le tourner vers moi. L'antirouille fait des miracles de nos jours
Entre la gestion de toutes tes sociétés de productions et labels, la production d’album tel que celui de Jean Michel Jarre récemment ou celui de David Guetta actuellement, en passant par la mise à jour de ton podcast, et la préparation de tes live, Comment arrives-tu à t’organiser ? Quel est ton emploi du temps sur une semaine ou un mois ?!
J.G : En semaine, je passe une grande partie de mes journées, et souvent mes nuits, en studio. Le week-end, j'enchaîne généralement les avions et les trains pour aller jouer en club aux 4 coins du globe. En bref, je ne dors jamais ... Joachim Garraud n'est pas une personne mais une entité. Il existe en fait plusieurs Joachim Garraud, je ne suis pas seul .... Nous ne sommes pas seuls ...
Lorsque l’on fait la liste de tes nombreuses activités professionnelles et lorsqu’on y ajoute en plus tes déplacements à l’étranger, et que l’on sait que tu es un père de famille comblé de 4 enfants, on ne peut s’empêcher de se demander comment tu fais pour mêler ta vie familiale et ta vie professionnelle ? Quel est le secret pour garder cet équilibre ?!
J.G : J'ai engagé une Space Nurse pour s'occuper de mes enfants lorsque je suis loin d'eux. Plus sérieusement, j'essaie de passer le plus de temps possible avec ma femme et mes enfants. C'est parfois difficile quand j'enchaîne les tournées à l'étranger, mais c'est vraiment le plus important pour moi.
Comme je l’expliquais, tu as finis la production de l’album de David Guetta, eu tu t’apprête à sortir ton premier album ; en exclusivité pour tilllate.com que peux-tu nous apprendre sur ce projet ?
J.G : Je viens tout juste de terminer l'album de David Guetta qui est sorti le 18 Juin prochain, et qui s'appelle "Pop Life". Le premier extrait, "Love Is Gone", tourne déjà en radio. J'ai d'ailleurs collaboré avec Fred Rister sur un remix orienté club.
Quant a mon album, il est prévu pour le dernier trimestre 2007 et sera orienté Dancefloor. Un retour a mes racines Techno. Bref : un album sans concession, 100% club.
Lors de tes déplacements à l’étranger tu a eu la chance de rencontrer les plus grands djs mondiaux, et ainsi de nouer des liens privilégiés avec certains d’entre eux ; en exclusivité pour tilllate.com, Peux-tu nous raconter ta rencontre avec Carl Cox et Félix da housecat ?
J.G : J'ai eu la chance de faire une tournée en Australie en Mars dernier. 4 dates dans 4 villes différentes durant lesquels j'ai joué aux côtés de Carl Cox, Ferry Corsten, Felix Da Housecat ou Josh Wink pour ne citer qu'eux.
Les festivals avaient lieu en journée sur différentes scènes et c'était l'occasion pour tout le monde d'aller écouter ce que faisaient les autres. J'ai vraiment accroché humainement parlant avec Felix et Carl. Je ne vous raconte pas l'ambiance dans les bus et les avions qui nous permettaient de passer d'une ville à l'autre.
J'ai d'ailleurs mis en ligne, chaque jour, sur mon podcast, un vidéo report des événements forts de nos journées.
Peut-on espérer te voir un jour au line up d’une Carl Cox & Friends au Space d’Ibiza par exemple?
J.G : Ce n'est pas encore prévue pour cette année mais je pense que Carl Cox et moi n'allons pas tarder a rejouer ensemble ... Je n'en dis pas plus
Je travaille également sur une soirée un peu plus personnelle avec un autre guest français courant août également.
J’ai cru comprendre que lors d’un set au Japon, tu as eu la chance de rencontrer le créateur des platines cdj et tables de mixages djm de chez pioneer; de cette rencontre est né un partenariat entre toi et Pioneer; Peux-tu nous en dire plus sur ce partenariat et sur les sorties à venir?
J.G : J'ai rencontré Gen Inoshita au Japon il y a quelques années. Le courant est plutôt bien passé et il a vraiment apprécié la façon dont j'utilisais ses machines.
C'est tout naturellement que j'ai rejoins l'équipe de Djs participant au développement des nouveaux produits Pioneer.
J'ai notamment collaboré aux développements des DJM-800 et DVJ-1000. Je ne peux, contractuellement, pas vous parler des prochaines sorties matérielles.
La seule chose que je peux vous dire c'est que Pioneer n'est pas prêt de perdre son avance !
Lors d’une récente interview, tu expliquais que l’année 2006 fut une année placée sous le signe de l’électro, ainsi que l’année 2007 serait celle de la vidéo et du vijing ; Il semble que cette seconde affirmation mette plus de temps à se concrétiser, (probablement dû au coût des logiciels ou à la difficulté de produire des images libres de droits)
Quelles sont, selon toi les solutions qui permettraient à ce moyen de création de s’émanciper ?
J.G : Pour moi le véritable problème est qu'il n'y a pas encore de vidéos adaptées aux titres et aux versions clubs que passent les Dj's. Il n'y a pas suffisamment de matière pour assurer un set 100% vidéo. C'est dans cet optique que je réalise mes propres séquences vidéo.
Alors que l’Angleterre est le théâtre de plusieurs festivals de musique électronique chaque année, l’INOX est un des rares festivals français de musique électronique, Comment expliques-tu cette disparité?
J.G : La musique électronique est plus ancrée culturellement en Angleterre qu'en France. Les rassemblements y sont plus nombreux et plus impressionnants chaque année. J'espère bien que nous arriverons à un mouvement d'une telle ampleur dans quelques années.
Tout le monde sais que tu es un vrai musicien, de part ta formation au conservatoire mais surtout grâce à ta culture musicale étendue, quels sont les 5 tracks hors house/électro que tu écoutes en ce moment?
J.G: Cliff Martinez - Is what everybody wants
Erroll Garner - On the Sunny side of the street
Cliff Martinez - Can I sit next to you
Craig Armstrong - Let's go out tonight
Craig Armstrong - Ruthless Gravity
A travers son portail Hall of Fame, tilllate.com offre à chaque dj, qu’il soit débutant ou bien de notoriété mondiale, un espace afin de se présenter au monde : Quels sont les conseils que tu donnes à un apprenti dj afin qu’il réussisse à vivre sa passion?
J.G : Il n'y a pas véritablement de recette miracle. Une grande dose de passion et de persévérance sont essentielles. Il ne faut pas hésiter à cultiver ses différences et assumer ses choix. Pour finir, j'ajouterai une pincée de chance.
Tous les djs internationaux ont beaucoup travaillé pour en arriver là. Il ne faut pas se lancer en espérant devenir "star" du jour au lendemain. .
Tout les dj’s ont leur petites exigences, (bouteilles d’alcool, liste amis, chambre d’hôtel etc..), quelles sont les tiennes ?
J.G : Une Porsche Cayenne électrique, 10 magnums de Champagne, 3 gardes du corps et l'intégral de la saison 4 des Teletubbies en version originale.
Plus sérieusement, un hôtel plutôt proche du club avec un accès internet Wi-fi dans les chambres !!! Durant mon set, quelques bouteilles d'eau ... Rien de plus
Penses-tu qu’aujourd’hui il est essentiel pour un dj, d’être également producteur?
J.G : La plupart des Dj's qui tournent en ce moment sont également producteur, je pense notamment à David Guetta, Bob Sinclar ou Martin Solveig et j'en passe.
Les sets en club nous permettent de tester en conditions réelles les titres sur lesquels nous travaillons en studio. En fonction des réactions du public, cela nous permet de juger de l'efficacité du morceau. .
Serais-tu prêt à jouer gracieusement pour un événement caritatif ? (Festival dont les bénéfices seraient reversés à des associations d’aide ; enfance, recherche, éducation etc.)
J.G : Avec plaisir !!! Si je peux mettre ma "notoriété de Dj" aux services de grandes causes, je n'hésiterai pas une seconde.
Qu'aurais-tu fait si tu n'avais pas été Dj?
J.G : Le métier de Dj n'est pas mon activité principale, je suis avant tout producteur. Si je n'avais pas été producteur, j'aurai été G.O dans un club de vacances sur Pluton des açores.
Quelle(s) question(s) aurais tu aimé que je te pose ?
J.G : L'adresse de mon site internet : www.joachimgarraud.com (Allez, un peu de pub !!!). Interview très intéressante. Merci.
Je te laisse le mot de la fin… si tu as quelque chose à rajouter. (Déclarations, sujet qui te tiennent à cœur)
J.G : Je vous remercie pour cette interview, et je vous donne rendez-vous cet été aux quatre coins de la France. Salutations de l'espace.







