ModLight a écrit :Le problème du solfège c'est que c'est de l'apprentissage, on t'apprends ou tu apprends quelque chose déjà existant, tu retiens certains points, d'autres tu en oublis, ce qui fait que lorsque tu vas te mettre à composer, tu auras comme l'esprit quelque par "formaté" par cet apprentissage, et cela ne permettra pas de créer via l'esprit 100 % libre.
NON...
Tu parles de formatage, alors que c'est l'éducation de ton oreille musicale.
Le solfège tel qu'il est enseigné concerne grosso modo la musique tonale, que l'on peut mettre en opposition avec la musique modale (le jazz par exemple). Qu'est ce que la musique tonale ? c'est un style qui se réfere à une tonalité globale du morceau, par ex la musique classique, le rock, le r'n'b, l'électro, le reggae.... Donc quasi 95 % de la musique occidentale.
Je suis de ceux qui pensent que la liberté c'est la connaissance, donc plus tu connais ton truc, plus tu te ballade...
Si tu as fait du solfège, tu auras plus de chance de comprendre "la musique" dans son aspect global que l'inverse. Si tu écoutes de la musique corse, du tibet, ou du sénégal, armé de tes connaissances théoriques, tu comprendras plus facilement les cadences, le pourquoi des harmonies, les rythmiques, car tu pourras les analyser.
Il faut mettre en opposition deux choses :
les idées ou le talent , et la théories.
dans le meilleur des cas si on est quelqu'un avec une imagination fertile, et que l'on a un bagage théorique, ça doit bien se passer...
Mais si l'on enlève l'un des ces deux élèments, la synergie est rompue, on se retrouve soit juste avec des bonnes idées non exploitées, ou soit avec cette connaissance qui ne sert à rien.
Legacy a écrit :Maxinfurs a écrit :Je doute que Hendrix aurait eu le succès qu'il a eu avec des cours en concervatoire.
Il a créé son style en essayant de reproduire les bluesmen du Delta (Robert Johnson, un des plus grands guitaristes de l'histoire) qu'il écoutait par des enregistrements pourris avec des transistors pourris. Dans un solo de ce mec, tu verras que les moments les plus puissants sont des notes surprenantes, sur des cordes tirées (tordre la corde pour augmenter sa tonalité) à 1,5 tons au dessus, et qui font sortir la mélodie de sa tonalité classique pour y revenir avec plus de puissance. Naturellement tu tirerais une corde à 1 ton au dessus, ce qui semble beaucoup plus mélodieux. Mais sur le point de vue émotionel, les "fausses notes" de Hendrix ont été une révolution.
Tout à fait d'accord avec toi !
Et puis souvent, en guitare par exemple, on utilise les bends (
"tordre la corde") pour aller chercher la Blue Note qui ne se trouve pas sur les gammes qu'on utilise aujourd'hui en occident, mais qui donne toute la profondeur et qui finalement apporte le vrai Blues.
C'est pour cela qu'a la fin de sa vie il prennait des cours de solfège... C'était un de ses plus gros complexes, mais au delà du complexe, je pense qu'il avait compris que la théorie lui donnerait des réponses sur le mécanisme musical, et lui ferait gagner du temps...
Mais bon, là on parle d'un mutant, d'un génie.
Dans ce cas là parlons de mozart qui grâce au solfège était capable de composer des mélodies qui nous ridiculiseraient tous et toutes à l'age de 10 ans.
Pour ma part, ça se résume ainsi : tu veux être médecin, étudie la médecine. Tu veux être musicien, étudie la musique.
Tu n'as pas besoin de devenir un crack, un théoricien. Juste de pouvoir mettre des mots sur des mécanismes, et ainsi comprendre. Parce que avancer en aveugle c'est long et décourageant.