Moitié du fameux duo Deep Dish qui a illuminé les années 2000 de productions fulgurantes en matière d’Electro et de remixes mondialement célébrés, Dubfire poursuit depuis bientôt deux ans une carrière solo tout aussi fructueuse. Son passage au NAME Festival sera l’occasion d’apprécier l’énergie Dark et Minimale de ses sets ravageurs...
QUELS ONT ÉTÉ LES MOMENTS FORTS DE CET ÉTÉ 2008 ?
J’ai logé à Barcelone pour les deux mois de l’été et ça m’a permis de profiter encore plus à fond de la saison estivale. J’ai pu être à Ibiza plus souvent par exemple. C’est un immense oasis de fraîcheur cette île, ça fait du bien d’y aller, et d’y jouer. J’y ai été booké pour une soirée Cocoon à l’Amnesia, ainsi qu’au Space avec Carl Cox.
VOUS ALLEZ JOUER AU NAME, À LILLE, QUE PENSEZ-VOUS DU PUBLIC FRANÇAIS ?
J’adore. L’Allemagne et la France sont deux marchés très différents. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis cinq ans, on joue de plus en plus souvent en France.
QU’EST-CE QUE CELA CHANGE D’ÊTRE EN SOLO PAR RAPPORT À L’ÉPOQUE OÙ VOUS ÉTIEZ AVEC SHARAM AU SEIN DE DEEP DISH ?
C’est-à-dire que quand vous êtes dans un groupe ou un duo, il faut toujours que vous partagiez la même vision que votre partenaire. Quand vous êtes seuls, vous décidez de tout, vous avez la liberté.
LE MAGAZINE DJ MAG VOUS A SURNOMMÉ “THE PRINCE OF DARKNESS“. EST-CE QUE VOUS ASSUMEZ BIEN CE RÔLE ?
Vous savez, je suis issu d’une culture Punk-Rock, New Wave, j’ai trainé dans des endroits lugubres et undergrounds, tout ce genre de chose qu’un gosse des années 80 vivant à Washington DC pouvait faire... Alors, les gens m’ont qualifié de “Prince of Darkness”, peu importe pour moi, mais j’ai l’impression que c’est plutôt approprié.
EST-CE VRAI QUE VOUS ÉCOUTIEZ DE L’INDUS ET DU HARDCORE DANS LES 80’S ?
Oui, et j’ai gardé cette ambiance dans ma musique aujourd’hui, ce qui explique peut-être que je suis assimilé au courant de Techno allemande, plus dur, plus puissant .
A PROPOS DE VOS INFLUENCES, VOUS DITES AUSSI ÊTRE ATTIRÉ PAR LES AMBIANCES DE FILMS D’HORREUR...
Oui, j’ai toujours aimé ces ambiances terrifiques, mais moins pour leur côté lugubre que pour leur aspect purement émotionnel. C’est le type de films que je regardai quand j’étais plus jeune, et j’ai toujours gardé ça en moi.
DEPUIS QUE VOUS JOUEZ SÉPARÉ- MENT, ON S’EST RENDU COMPTE QUE VOTRE SON EST BEAUCOUP PLUS DARK ET MINIMAL QUE CELUI DE SHARAM QUI EST BEAUCOUP PLUS ELECTRO-HOUSE FESTIVE...
Dans tout ce que je fais, je ne suis jamais guidé par des impératifs commerciaux ou des obligations mainstream. Notre association avec Sharam a permis de faire passer ma musique différemment, ça provoquait un équilibre. En solo, il est vrai que je retrouve d’autres sensations.
QUAND VOUS MIXEZ, COMMENT APPRÉHENDEZ-VOUS LES RÉACTIONS DU PUBLIC ?
En général, j’aime bien pendant la première heure jouer plein de styles différents pour tester les réactions dans la salle. C’est important d’avoir une relation pour ainsi dire interactive avec la foule en face de vous. Donc, ensuite, en fonction des réactions du public, je fais évoluer mon set dans un sens ou dans l’autre.
POURRIEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOS DEUX MORCEAUX QUI ONT TRÈS BIEN MARCHÉ EN DANCEFLOOR L’ANNÉE DERNIÈRE : ROADKILL ET RIBCAGE ?
Difficile à définir. Ribcage est un track très Deep et dur, tandis que Roadkill est un morceau plus Techno, il s’intègre facilement dans un set. Ces titres représentent bien les deux facettes de mon travail.
ENVISAGEZ-VOUS DE SORTIR UN JOUR UN ALBUM SOLO SOUS LE NOM DE DUBFIRE ?
Un jour, oui, je pense avoir la matière pour. Maintenant, je ne me sens pas nécessairement obligé de sortir un album de musique électronique d’un point de vue “développement de carrière”. Sortir des singles me suffit amplement, et puis nous sommes à une époque où le concept d’album a perdu de l’intérêt.
PARLONS DE VOTRE LABEL SCI-TEC...
Je l’ai créé dans le but de pouvoir sortir plus facilement mes productions solos. J’ai eu d’excellents retours, ce qui m’a encouragé à continuer jusqu’à aujourd’hui.
VOUS NE SORTEZ VOS PRODUCTIONS QU’AU FORMAT NUMÉRIQUE ?
Au départ, c’était le principe. Ensuite, on a eu pas mal de demandes pour sortir du vinyle, donc on s’y est mis.
QU’EST-CE QU’INTERNET A CHANGÉ POUR LE MONDE DE LA MUSIQUE ÉLECTRONIQUE ?
Désormais, vous pouvez avoir fini un morceau, et quelques heures après, il se trouve qu’il peut déjà avoir fait plusieurs fois le tour du monde. C’est très utile.
ALLEZ-VOUS REFORMER DEEP DISH ?
Je ne sais pas exactement quand, mais c’est sûr qu’on travaillera à nouveau ensemble un jour. On a envie d’ouvrir un nouveau chapitre de cette histoire après avoir pris chacun un bon bol d’air séparément.
DANS QUELLES CIRCONSTANCES AVEZ-VOUS COMMENCÉ À FAIRE LE DJ ?
Ah, c’est grâce à un copain que c’est arrivé. Je faisais déjà le Dj dans des fêtes entre amis, et puis un concours de circonstance m’a permis d’avoir des dates de plus en plus sérieuses.
A VOUS LE MOT DE LA FIN...
Je suis impatient de revenir en France, de revoir les amis que j’ai là-bas et d’y jouer !
Source :
http://www.goingout.fr